[AIB] Associazione italiana biblioteche. Congresso 1998 

Associazione italiana biblioteche. Congresso 1998 - XLIV Congresso nazionale AIB

Sessione: Gli standard in biblioteca

Pourquoi utiliser des normes dans les bibliothèques

Catherine Lupovici, Jouve Digitalisation des Informations
clupovici@jouve.fr

Résumé
Les normes officielles et les règles définies par les associations professionnelles fixent sur la base d'un consensus national, européen ou international les pratiques professionnelles qui permettent les échanges et un meilleur fonctionnement économique des bibliothèques. La normalisation dans les bibliothèques a commencé à la fin du siècle dernier pour le catalogage et les classifications. La normalisation a dès la décennie 70 accompagné l'informatisation des bibliothèques en s'intéressant dans une première phase aux besoins spécifiques des bibliothèques qui ne pouvaient être satisfaits par les normes de l'informatique générale et aux normes des publications nécessaires au traitement informatisé de l'information bibliographique. Dès les années 85 de nouveaux sujets sont apparus concernant l'interconnexion des systèmes informatisés et l'utilisation des formats généraux définis pour l'édition électronique. Avec l'arrivée du document électronique dans les bibliothèques on commence à voir se dessiner dans les sujets de normalisation en cours de définition l'appropriation des normes générales de l'informatique par le monde des bibliothèques et des éditeurs qui permettront une véritable émergence de bibliothèques électroniques.

Introduction
Les normes sont des documents techniques élaborés par l'ensemble des acteurs économiques d'un secteur. Elles fixent, sur la base d'un consensus, les pratiques professionnelles qui permettront les échanges et un meilleur fonctionnement économique du secteur. Elles sont élaborées par des organismes de normalisation au niveau national, européen et international. Leur application est volontaire. En France cependant leur application est réglementaire dans le cadre des marchés publics passés par l'état. Il existe également des normes de fait qui émanent d'associations professionnelles et qui ont toutes les caractéristiques de consensus et de généralité des normes officielles. Enfin certains standard qui émanent d'un seul constructeur ayant une situation de monopole de fait font office de norme. Il faut cependant dans ce cas être conscient que leur utilisation, même si elle peut permettre l'échange entre un grand nombre d'acteurs, rend les utilisateurs tributaires d'un seul acteur économique et ne garantit pas la pérennité des pratiques.
Dans le monde des bibliothèques, de la documentation et des sciences de l'information en général, les normes du traitement des informations sont élaborées par les organismes officiels de normalisation au niveau national, européen et international, et parfois directement par les associations professionnelles qui sont par ailleurs membre des organismes officiels de normalisation et qui y rendent compte de leur activité.
L'histoire des normes que notre communauté des bibliothèques a suscitées reflète les évolutions successives de nos besoins de normalisation et l'évolution de notre profession. Les normes les plus récentes auxquelles nous participons se déroulent dans un contexte plus large et montrent l'interpénétration avec d'autres secteurs liés à la problématique de la bibliothèque électronique acquérant des collections publiées sous forme électronique et intégrant des reproductions numériques de collections patrimoniales qu'elle crée.

Les normes utilisées actuellement appartiennent toutes au mouvement d'accompagnement de l'informatisation des bibliothèques amorcée au début de la décennie 70. Cette période a succédé à une normalisation par les associations professionnelles destinée à faciliter l'utilisation des catalogues et qui est toujours le fondement des pratiques professionnelles reconnues pour la formation et la certification de bibliothécaires. Ce mouvement d'élaboration des règles de catalogage descriptif et de constitution des vedettes auteur et sujet ainsi que l'établissement des classifications internationales avait commencé à la fin du siècle dernier. Il a abouti par exemple aux Règles anglo-américaines de catalogage et aux classifications telles que la Dewey puis la Classification Décimale Universelle.
 

1. Thèmes de normalisation des années 70
A partir du début des années 1970 commence la normalisation nécessaire à la stabilisation des pratiques pour l'informatisation des bibliothèques. Les principaux sujets de travail sont :

Ces thèmes on fait la base de l'informatisation des bibliothèques et sont toujours en service bien que certaines soient partiellement remises en cause avec les environnements nouveaux des interfaces homme machine et des applications Internet.

1.1. Normalisation de la présentation papier
La réflexion sur la structure de l'information pour son traitement informatique a conduit à voir de manière plus systématique la mise en forme des éléments de données que l'on souhaitait distinguer. C'est ainsi que l'on a élaboré des normes ISO pour la présentation sur papier des portions de documents imprimés : page de titre de livres, dos des livres, rapports scientifiques, thèses. Certaines normes sont plus précises et définissent à la fois les éléments constitutifs et la présentation, comme par exemple la norme ISO 999 pour ãLes principes directeurs pour l'élaboration, la structure et la présentation des index ä, la norme ISO 690  pour les ãRéférences bibliographiques : contenu, forme et structure ä ou les ISBD (International Standard Bibliographic Description) de l'IFLA.
Ces normes (près d'une vingtaine) sont toujours en vigueur et certaines nouvelles sont encore introduites bien que leur conception soit aujourd'hui dépassée. En effet elles ont deux composantes :

1.2. Normalisation liée à l'informatisation
Cette normalisation concerne le codage du contenu et le codage de la structure de l'information en vue de l'échange des données. L'interface homme machine a également été abordé pour une normalisation des commandes dont l'usager se servait pour la recherche documentaire.
En ce qui concerne le codage du contenu, l'information bibliographique a eu besoin très tôt de codage d'écritures beaucoup plus diversifié et sophistiqué que l'informatique générale. Ceci a conduit à l'adoption au niveau international des options techniques prises par l'American Library Association en adoptant le jeu latin de base sans accents augmenté d'extensions pour prendre en compte tous les accents des différents systèmes d'écriture latine et des accents utilisés pour la translittération des écritures non latines en caractères latins. D'autres extensions ont été prévues pour l'utilisation occasionnelle d'écritures non latines dans des notices bibliographiques.
Ce codage a situé le monde bibliographique dans les besoins des bibliothèques occidentales et en dehors des autres systèmes de codage, nécessitant une adaptation des systèmes informatisés de bibliothèque. L'ensemble des jeux de caractères à usage bibliographique tel qu'il est associé au format UNIMARC est actuellement maintenu tel quel sans extension. Il est prévu de faire converger le monde bibliographique vers le codage universel UNICODE dès que son utilisation sera possible sur les nouvelles plates-formes informatiques. La singularité du codage des caractères du monde bibliographique est donc amenée à disparaître.

La norme ISO 2709 a été élaborée dès le début des années 70 pour permettre l'échange de notices bibliographiques sur bandes magnétiques. Elle reste encore actuellement le format d'échange universel de données bibliographiques et a été étendue aux autres supports informatiques et aux échanges via le réseau.

La recherche documentaire de l'époque était effectuée par les professionnels pour le compte des lecteurs au moyen de commandes qui ont été normalisées dans la norme ISO 8777 plus connue sous le nom de Common Command Language (CCL). Cette norme n'est évidemment plus utilisée par l'utilisateur dans les interfaces modernes beaucoup plus conviviales et ne sert que de norme de référence pour les commandes utilisée dans les interfaces entre systèmes, en définissant les concepts de base des moteurs de recherche documentaires.

1.3. Normalisation des identifiants de publications
L'identification des documents s'est développée à la même époque pour permettre la gestion de la commande des publications puis de leur identification bibliographique. Les numéros normalisés de publication de cette époque étaient attribués à des ensembles de documents : monographie en un ou plusieurs volumes pour les livres ou identifiant accompagnant le titre clé d'une publication en série. Ces identifiants ont été développés par les éditeurs pour la gestion des processus de publication et de commande et ont ensuite été étendus à l'identification bibliographique. Ils reviennent en force en sujets actuels de normalisation pour une adaptation des mêmes utilisations dans le contexte du document électronique et de la commande et de l'accès via le réseau.

3.Thèmes de normalisation des années 85
Les nouveaux thèmes introduits dans les années 85 correspondent à la volonté de mettre en þuvre l'interconnexion des systèmes informatisés de bibliothèque entre eux et avec les systèmes de leurs fournisseurs. Il s'agit également d'une volonté de mettre en þuvre la norme SGML (Standard Generalized Markup Language) ISO 8879 alors en cours de développement afin de réfléchir à son utilisation potentielle dans le monde des bibliothèques. C'est d'ailleurs à cette date que les Etats-Unis ont pris la présidence et le secrétariat du sous-comité ISO/TC46/SC4 correspondant, avec un engagement fort de la Library of Congress.

3.1. Protocoles d'interconnexion
Les protocoles d'interconnexion définissent la façon dont deux applications hétérogènes (fonctionnant sur des systèmes informatiques différents) travaillent ensemble. D'abord développées dans le contexte de l'OSI (Open System Interconnection) de l'ISO fondé sur un modèle en 7 couches de communication, les protocoles développés sont actuellement mis en þuvre sur le réseau Internet en s'appuyant sur le protocole de communication TCP/IP.
Deux normes restent aujourd'hui de ce travail d'une décennie :

La maintenance de ces deux protocoles se justifie tant que le monde de l'information bibliographique utilise des codages de contenu et de structure des informations qui lui sont propres et tant que l'on souhaite interconnecter des moteurs documentaires classiques.

3.2. Les répertoires de données
Cette normalisation a été conduite en parallèle avec celle des protocoles OSI pour la définition des concepts manipulés dans les applications correspondantes. Elle a été très fortement influencée par celle de l'EDI (Electronic Document Interchange). Elle couvre les fonctions de prêt entre bibliothèques, de recherche d'information, d'acquisition de documents, de prêt au lecteur.
Elle fixe au niveau international les concepts manipulés dans les systèmes de bibliothèque : unités d'information et fonctions bibliothéconomiques. Ceci permet le développement de systèmes qui peuvent être facilement distribués au niveau international en utilisant une traduction nationale de tous les termes désignant les concepts.

3.3. L'édition électronique
Ce sujet a été abordé dès 1985 sur la base des informations provenant du ãElectronic Manuscript Project ä mené aux Etats-Unis et qui avait conduit au standard de l'AAP (American Association of Publishers). La norme ISO 12083 qui en a résulté est une application de SGML qui propose trois DTD (Document Type Definition) donnant en langage SGML la structure générique pour les livres, les publications en série, les articles de périodiques et les formules de mathématiques.

Cette norme pour la structure des documents complets a cependant connu peu d'applications car ses secteurs d'utilisation encore à imaginer étaient évidemment mal définis. On pensait à l'époque qu'un seul et même format professionnel et sophistiqué pourrait être utilisé par les auteurs de publications, les prestataires de la chaîne de publication, les intermédiaires de la distribution sous forme électronique tels que les bases de données, les bibliothèques, les centres de documentation et par l'utilisateur final.

L'expertise acquise par les acteurs de ce travail se retrouve aujourd'hui dans les projets de Metadata pour l'information bibliographique isolée ou incluse dans le format du document électronique lui-même.

Conclusion
La normalisation actuelle ou qui va se développer maintenant est influencée par la révolution électronique qui touche l'essence même du document donc la nature de sa diffusion et de sa consultation.

Les premiers thèmes correspondants se sont tous développés en dehors du secteur traditionnel de normalisation des bibliothèques et de la documentation. Tout s'est passé depuis le début des années 90 dans le monde de la normalisation informatique en général. Les principaux sujets abordés ont concerné :

Nous commençons seulement à voir se dessiner l'appropriation des ces avancées technologiques fondamentales par nos métiers traditionnels de bibliothèque et de documentation.
Les thèmes qui se dessinent sont :

Tous ces sujets en devenir concernent la normalisation qui permettra l'émergence de réelles bibliothèques électroniques présentes sur le réseau.

Bibliographie
1. ISO-International organization for standardization. URL : http://www.iso.ch
2. IFLA electronic collections and services.URL : http://ifla.inist.fr/II/index.htm


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Copyright AIB 1998-04-23, ultimo aggiornamento 1998-04-23 a cura di Antonio Scolari e Riccardo Ridi